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[Les communautés villageoises]

Les communautés villageoises

Les Châtelains à Saint André

La paroisse de Saint André était régie, en l'absence du Seigneur, par un châtelain nommé par celui-ci.
Ce châtelain avait des prérogatives de basse justice et pouvait infliger des amendes de police, emprisonner...etc. Il était chef de la Milice et avait sous ses ordres un sergent de garde.
Il contrôlait les transactions et faisait respecter les édits, en particulier, lors des deux foires qui se tenaient à Saint André, la première le 27 Avril jour de la Sainte Athanase, la seconde, le jeudi suivant la fête de La Toussaint. Il était responsable des poids et mesures.

Dernière page du texte de l'Assemblée de 1603, document présenté par l’association en 1997. On notera la signature du châtelain DUBAILLE et de son remplaçant BLETTON. (Photo T97143)
 

Traduction :(et) promesse d’avoir agréable, ferme, stable et valable
ce qui par leur dits procureurs ou l’ung d’eulx sera géré
(et) procuré et les relever de toutes charges ou à cest
estat soubmettent et obligent iceulx constituans, eulx et les
leurs (et) tous leurs biens (et)- - - - en jouir - - - -
consist aux cours du bailli(age) de St Marcellin ordinaires de
leur - - - - et à toutes autres royalles delphinale à la
première porte tous et renonçant à tous droictz à ce contraire
tout ne fait cy pouvoir de - - - - Eymard MACAIRE fils de
Jean « soubsigné, avec ledit sieur témoin et Disdier ERARD
tysserand de toylles de la paroise dud(it) St André
non signé po(u)r ne savoir escrire, de ce requis
ny aulcun des habitans susnommés po(u)r être tous
illettrés. de Beauvoir

Le châtelain contrôlait les interdictions religieuses sur la vente des fromages qui ne pouvaient se faire le jour de la fête du Saint Patron de la paroisse c’est-à-dire le jour de la Saint André. En effet, à cette époque, dans la plupart des religions et en particulier dans la religion catholique, la transformation d’aliments par une fermentation (jus de raisin en vin, lait en caillé de fromage, farine et levain en pain était une altération. Cela explique les réticences de l’église à propos des fromages. D’autre part on remarque aussi que l’ostie de communion est un pain sans levain (pain azyme).

En cas de maladies contagieuses ou de menaces extérieures, il devait renforcer les mesures de sécurité et veiller à la garde d'accès des portes du village et à leur fermeture chaque soir.
Il assistait et souvent organisait les assemblées d'habitants.

Le châtelain avait connaissance de tout. Il était l’interlocuteur privilégié des consuls qui agissaient souvent avec son aval. Il contrôlait les fonctions qu'exerçaient les gens nommés par le Seigneur de Saint André comme celles du « rentier du château ». Le rentier percevait les revenus afférents au château et était garant de l’état de son mobilier.
Le châtelain avait également le contrôle des divers artisans ainsi que des Juges, des Procureurs, des Greffiers et des Notaires...
Il était, sur les terres du Seigneur, le représentant de celui-ci.

Les chatelains de St André jusqu'à la Révolution :
1226 Pierre SIBOUD
1384 de GONNET
1440 Claude de BOLOGNE
De 1565 à 1592 Just de BAILLE nommé par Artus PRUNIER
De 1602 à 1638 Antoine BLETON débute la longue liste des "BLETON" Châtelains et en même temps Notaires à Saint André.
Après 1638 François BLETON .
De 1647 à 1678 Just BLETON
De 1680 à 1733 Pierre BLETON
De 1735 à 1765 Pierre Antoine BLETON.
De 1765 à 1768 Claude VIAL Châtelain Greffier
De 1768 à 1785 Claude ARNAUD Châtelain
De 1785 à la Révolution Antoine ARNAUD



Les Consuls de Saint André

Jusqu'à la Révolution, les Consuls étaient les représentants des habitants de Saint André et les responsables de la collecte de la taille (l'impôt). On parlait vers 1600 de "Consuls modernes" car la dette des Communautés villageoises avait été réduite, moyennant sans doute de nouvelles directives et prérogatives aux Consuls élus. Entre autres, ils pouvaient se faire assister par des légistes, des avocats ou divers experts...
Ils ne pouvaient être élus que par les habitants qui payaient la taille.
L'élection des Consuls, au nombre de 2 se faisait chaque année, après la fête de Saint Jean l'Évangéliste, le 27 Décembre.
Nous avons des noms de consuls depuis 1600. Ils seront remplacés par les Maires à la Révolution. Il y avait un nombre important de consuls (2 par an). Toute ancienne famille de Saint André a eu un ancêtre consul du village !
La charge des Consuls était gratuite mais bien lourde de responsabilités... Peu de volontaires souhaitaient occuper cette charge écrasante ! Le seul privilège était de se retrouver à l'église, en face du Maître Autel, au premier rang.
Cet honneur était malgré tout assez prisé. C'est ainsi que les quelques familles aisées de Saint André se partageaient le privilège d'avoir leurs chaises marquées au 1er rang !
A la Révolution et pendant les six mois qui suivirent, les privilèges seront supprimés : plus de places gardées, plus de chaises nommées à l'église !... Chacun a la place de son ordre d'arrivée !
Un grand nombre de nouveaux maires donnèrent leur démission devant ce changement. C'est peut-être pour cette raison que le premier maire de Saint André, le citoyen Paul ATUYER n'est resté que 6 mois à la tête de la Commune.

Quelques Consuls :
1587 Claude LIATIER et Thévenon FEROLLIET
1589 Guillaume FEROLLIET dit "Péréquet"
1590 Pierre COGNOZ et Berthon BERTHUIN
1591 Nicolas CHASTAING
1592 Loys ROBERT et Jehan BERTHOUD
1612 Pierre LALIONIERE
1613-1614 Claude COGNOZ
1637-1638 Philibert ACTUYER
1654 Jean LIATIER-BLANCHON dit "la noix"
1678 Jacques BERTHUIN "Consul Catholique
1697 BERTAUD
1699 FERROLIER et BERTHUIN

 
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