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[Les communautés religieuses]

Les communautés religieuses

La Communauté des Pénitents Blancs

Après les Guerres de Religion des Confréries se sont recréées et en particulier pour Saint André celle de la Confrérie des « Pénitents Blancs ». Elle existera jusqu'à la Révolution et se nommera la "Confrérie du St Sacrement".
Elle était formée d’hommes mûrs, ayant une bonne moralité avec une raison sociale dans le village et tous choisis (cooptés) par les autres membres de la Confrérie.
Leur rôle est d’invoquer la miséricorde divine pour eux et pour les leurs. Pour cela ils chantent aux offices, ensevelissent les morts, portent l’habit : la tête, les épaules, et le corps, recouverts d’une grande bure blanche.

Ils accompagnaient le Viatique que l’on porte aux malades, en costume ayant à la main, un cierge ou une lanterne sourde (bougie protégée). Dans les processions ils marchent sous la bannière de la Sainte Vierge. Ils ont à la main un bâton décoré appelé le rogaton.

Ce serait Henri III qui aurait lancé, à Paris seulement, la 1ère Confrérie de Pénitents. A Grenoble, GabrielPRUNIER de SAINT ANDRÉ défilera en tête de la toute nouvelle confrérie vers les années 1640...
A cette date, la plupart des villes se doteront de confréries analogues : elles étaient un moyen d'affirmer, pa le retour au culte marial (à la Vierge Marie), la différence existant entre le culte catholique et protestant

Ces créations annoncent en quelque sorte la révocation de l'édit de Nantes...
Sans doute la volonté du Seigneur de Saint André a dû compter dans cette création. Un des premiers recteurs de la confrérie a été Pierre CHASTEL CROIX.
A St André la chapelle des pénitents blancs était située dans l’auberge. Elle était séparée de la Chapelle du Château par une tenture. Les pénitents fonctionnaient comme une association, récupérant des donations, legs, offrandes... Ils avaient leur tête un recteur, un trésorier...
Certains actes d’albergement avec le Seigneur de St André donnent les noms et les fonctions des principaux pénitents de St André.

Répartition des rôles à l'intérieur de la Confrérie des Pénitents Blancs dite "Confrérie du Saint Sacrement" en 1759.
   

Texte traduction :
Pardevant moy, Notaire royal héréditaire sous signé, et témoins sous nommés, le dix septième jour du mois de Décembre avant midi année mil sept cent cinquante neuf (1759) furent présents:
Sieur Jean-Baptiste ARNAUD marchand à St André en Royans Recteur de la Chapelle des pénitents, du dit lieu de St André,
frère Antoine FERROLLIER fils à feu Jean-Baptiste, premier Conseiller de la dite Chapelle,
frère Just ACHARD second Conseiller,
frère Grégoire MARTINAIS, troisième Conseiller,
frère Claude ARNAUD,
frère Paul ATUYER, maître de cérémonie
et frère Jean ORIOL, trésorier de la dite Chapelle..
...

La Révolution française sonnera la fin de la Confrérie du Saint Sacrement... Le couvent des Soeurs de la Charité, école et orphelinat, avait déjà fait un grand nombre d'arrangements notariés avec les membres du conseil des pénitents. Tous ces actes tendaient à restreindre l’importance de la Confrérie.

Détails du tabernacle en fer repoussé du centre de la croix ornant une tombe de l'ancien cimetière de Saint André, qui touchait l'église actuelle, sans doute celle d'un recteur de la Confrérie des Pénitents.
   

On reconnaît les objets représentés :

la faux de la mort,

le sablier du temps qui passe,

le chandelier et la flamme vacillante de la vie,

le haut d'un crâne humain et ses deux tibias.

Collection de M. Bernard PEIGNÉ.

 


 

La Communauté religieuse des Blanchons

Il s'agissait d'une congrégation religieuse venant de Montélimar et qui y retournera Révolution faite.


En effet "les Soeurs de la Providence", Soeurs dominicaines, ne sont pas revenues après la Révolution à Saint André mais à Saint Marcellin où elles étaient aussi implantées.


 

Communauté scolaire, l'École de la Charité

L'École de la Charité, école libre de filles a été fondée par le Curé Prieur de Saint André, Messire André ROBERT en 1755 avec lettres patentes du Roi Louis XV entérinées par le Parlement de Grenoble. Mlles Marie DIDIER et Marthe GROS en furent conjointement directrices

Traduction partielle  
   
Par devant moi notaire royal de St André sous signé le témoin sous nommé ce vingtième jour du mois de Juillet année mille sept cent soixante trois, fut présent Haut et Puissant Seigneur Messire René Ismidon Nicolas de PRUNIER Seigneur de St André, Auberives, Marquis de VIRIEU, Lieutenant Général des Armées du Roi. Lequel pour lui et les siens, confesse et reconnais avoir reçu présentement, réellement, et comptant en bonnes espèces ayant cours à la vue de moi notaire et des témoins ; De Messire André ROBERT prêtre et prieur de St André en Royans, ici présent, acceptant stipulant et capital des Lods d’indemnité ou d’amortissement des biens relevant de la directrice de l’école de la Charité de St André dont il est fondateur aimablement réglé par le dit Seigneur à la somme de cent vingt livres et outre ce : le dit Messire ROBERT au nom de ladite Ecole de la Charité s’oblige de payer annuellement et perpétuellement à chacune des fêtes de Toussaint avec les autres cens porté par la reconnaissance passée au dit Seigneur devant moi notaire le vingt du mois dernier dernièrement conseillé entre messire ROBERT et les Directrices de l’Ecole de la Charité, la somme de dix sols. A savoir 7 sols sur les premiers articles .....
Ici énumération des biens loués par le Seigneur aux deux directrices : une maison à Auberives, avec son jardin, le tout jouxtant la Cure de l’église lieu appelé Pré des Balances ; une maison au lieu dit « la Faurie » sur la paroisse de St André, une autre sur la même paroisse au lieu dit « le Brinchet »; le dernier article étant le jardin avec « plassage » situé devant l’école de la Charité elle même située sous les écuries du dit château.
Les présents sont aussi signataires : Maître François BRUN notaire et commissaire renonciateur des droits seigneuriaux défendant à Grenoble et le Sieur Antoine Alexandre BLETTON praticien fils à moi, notaire, témoin requis sous signé avec le dit Seigneur, le dit Messire ROBERT et les dites demoiselles directrices , Marguerite Marthe GROS et Marie DIDIER de la dite Ecole de la Charité.
SIGNE :...........
PRUNIER de SAINT ANDRÉ, ROBERT Curé de St André, GROS,
BLETTON. A. BLETTON Notaire, BRUN.

 


 

L'église et les curés de Saint-André

On note une première mention de l'église de Saint André en 1227

L'évêque Aymon de CHISSE, évêque de Grenoble fait une visite pastorale, le 20 Juin 1340. "Il arrive à l'heure des Vêpres en l'église paroissiale de Saint André en Royans. Il y dort et le lendemain écoute la messe et confirme le peuple. Il repère les défauts : les livres sont déreliés quoique neufs, les fenêtres du chœur n'ont plus de vitres, les grilles du choeur ont été détruites, le toit de la nef est vieux et mal couvert. Les vins qui reviennent à l'église ne sont pas suffisants bien que ledit curé perçoive certaines années 200 mesures de vin. Il y a beaucoup de pillards (...) Il y a 58 feux dans la paroisse. Il y eut 50 confirmés."


En 1560 les guerres de religion débutent dans la région. A cette date, il existe dans l'église la Chapelle Saint Georges dépendante du Château, la Chapelle de Guilfany ou du Cœur Failli et la Chapelle Saint Sulpice à l'extérieur.

Le vieux village et son église situés tous deux au pied de la Roche sont détruits et abandonnés lors d'une attaque du Château en 1573.

Dans les années 1626 l'ancienne église, appelée "la paroisse" existe toujours mais ne sert que pour son cimetière.

La construction de la nouvelle église débuta en 1684 et dura 4 ans. Elle fut construite grâce à une dotation du Roi Louis XIV pour réparer les églises détruites pendant les Guerres de religion.

En 1685, après avoir "acheté" les reliques de 16 Saints retrouvés dans les catacombes romaines l'abbé Antoine PAYN la JASSE Prieur de Saint Antoine organise autour de l'abbaye une énorme procession. Tous les nobles et notables étaient conviés et ceci sur plusieurs journées. Il fit, peu après, une donation de reliques de saints et en particulier de saint SULPICE à Louis de ROBERT, Prieur de Saint André.

En 1692 lors d'une visite pastorale de l'évêque Monseigneur Etienne Le CAMUS les travaux de finition sont exigés: mettre les vitres, faire le clocher, fabriquer une maison curiale et clôturer le cimetière...

Dès 1694 il est interdit de se faire enterrer dans la nouvelle église.

En 1697 le clocher n’est toujours pas érigé. L’évêque de passage donne alors des conseils et on apprend que celui-ci pourrait se construire à l’emplacement de l’actuelle sacristie, il serait alors un clocher-tour. Ont-ils gardé de l'ancien, cet aspect de clocher-mur à arcades, si particulier dans notre région ?

Il y a 344 « communiants » à Saint André en 1727.

Le dessin ci-contre pris sur le plan dessiné en 1736 représente l'église.

Il montre le clocher avec 2 cloches, les deux portes d'entrée, la litre au milieu de la façade avec les blasons des Seigneurs de Saint André.

L'église possède 4 fenêtres à vitraux et un vitrail circulaire sur la façade d'entrée.
Le plafond à caissons, peint en « trompe l’œil » de l'église a été construit à partir de 1707 sous le pastorat du prieur de ROBERT. Ce plafond est une des raisons de l'inscription de l'église à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

 

Les curés de Saint André en quelques apostolats...

BLANC André 1657-1677
Un apostolat bien tourmenté !
Les premières années furent admirables et admirées. Nous le voyons recevoir le 5 juin 1658 l’abjuration de Jean CORENT et de Dimanche FALCO, sa femme en présence de Messire Jacques DEVAURANY, curé d’Auberives. Cette cérémonie était toute à l’honneur du nouveau curé de Saint André A. BLANC.

En 1677, lors d’une visite de Monseigneur Le CAMUS, coup de théâtre ! L’Évêque fait arrêter le prieur André BLANC et mène tout de suite une enquête sur les agissements et débordements du curé. Il est accusé de simonie (vente de sacrements), d’ivrognerie (à cause de cela certains mourants n’auraient pas eu de sacrements), de n’avoir pas versé, et cela depuis plusieurs années, la part qui revient aux pauvres et également d’avoir eu une vie dissolue. Le curé DEVAURANY, curé d’Auberives est le principal accusateur. BLANC est envoyé en prison entre deux gendarmes à Roybon. Le lendemain, ramené à Saint André, il supplie l’Évêque de ne pas être ainsi traité et propose sa démission. Il est malgré tout emmené à l’Official de Grenoble, prison de l’Evêché. Peu de temps après il se sauvera. L’official lui fera un procès par contumace. « On a depuis réalisé une deuxième information qui le charge de plusieurs « crimes en excès » » !
Aucune autre trace n’existe d’un procès civil. A-t-il été rattrapé et envoyé aux galères ?

 

De ROBERT Louis 1677 à 1709. Il a été le Curé en poste au moment de l'édification de la nouvelle église. C'est lui qui est représenté sur un tableau de l'église, en extase et avec une auréole.

Peu après sa mort, lors d’une visite pastorale de l’évêque Le CAMUS il est rapporté :

(…) On se pourvoira incessamment par les voies de droit, contre les héritiers de sieur feu de ROBERT, ci devant curé dudit lieu pour les contraindre à restituer la cloche, le surplis, les revenus de la cure, les tonneaux et autres effets appartenant à la cure…

C’est peut-être ces à ces menaces de procès que l’on doit d’avoir ce tableau


ROBERT André 1730 à 1786, date de sa mort. Il fut Curé pendant 56 ans. Il fit établir le couvent, la Chapelle de Notre Dame, le lambris de l'église. Il installa en 1746 la Confrérie de l'Immaculée Conception dont les règles et les statuts furent imprimés à Grenoble en 1749. Il fut d'une grande charité donnant jusqu'à ses vêtements et vendant son argenterie pour acheter du blé qu'il distribuait la nuit. A sa mort on ne trouva chez lui que 17 livres et quelques deniers mais les fidèles s'arrachèrent les lambeaux de sa soutane qu'ils gardèrent comme de vraies reliques.

AVIGNON Michel 1787 à 1792, on lui doit l'introduction du chant viennois à l'église. Il fut un prêtre juré et obtint de la Municipalité un certificat de civisme car faisant parti du premier conseil municipal ! Il logeait avant la révolution, dans la maison du recteur de la chapelle St Georges, celle ci réquisitionnée devint la première maison commune. A la restauration du culte il vendit les biens de la chapelle des pénitents…
Ses sentiments révolutionnaires ne l’empêchaient pas d’ajouter la mention « prêtre » après sa signature
Durant la Révolution, des prêtres réfractaires assurèrent en cachette le service religieux:

TABARET Laurent 1846 à 1850. Il installa Notre Dame des Victoires.

CLERC-JACQUIER Louis 1850 à 1880, date de sa mort.
Il installa l'autel de la Sainte Vierge, une tribune, une table de communion, les statues de St Joseph, St André et St Sulpice.Le 13 Juillet 1851 il bénit solennellement la nouvelle cloche.
Joseph Léon ATUYER et Mlle Julie VIAL sont témoins parrains.
Le 27 Septembre 1880 il bénit solennellement le nouveau cimetière.
Il meurt peu de temps après.
Il a écrit un livre sur l'histoire de Saint André intitulé Esquisses historiques sur Saint André en Royans Saint Robert et les Ecouges.
Ce livre est entièrement inséré au début de notre ouvrage sur Saint André

A partir de 1971, les curés devront assurer plusieurs paroisses et ne logeront plus à Saint André.

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