Deux
grands événements de la vie quotidienne
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Saint
André vit de ses terres depuis fort longtemps ! Cette
affirmation n'est peut-être plus très réaliste
dans les années 2000. Pourtant, pour ses jeunes agriculteurs
courageux et déterminés, nous le dirons et le
croirons encore !
Avant la Révolution, les récoltes étaient
pour le Seigneur... et une petite partie pour le Curé
! Le reste était des fois bien maigre !...
De la Révolution à 1870 les guerres et les nouvelles
impositions font que les paysans, à Saint André,
ne se sont pas enrichis. Ils sont à la merci des périodes
de grandes intempéries, de sécheresse, de gel,
de maladies touchant la vigne, le ver à soie ...etc.
Nous notons souvent tout au long des délibérations
de Mairie les difficultés des habitants à payer
leurs impôts en raison de mauvaises récoltes.
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La
culture de la vigne
Depuis l'époque des Seigneurs St André était
couvert de vignes.
En
1877 la vigne était l'unique ressource pour maintenir
une certaine aisance pour la population.
Cependant, à partir de 1910, la vigne n'est plus un
rapport intéressant et la production correspond seulement
à la consommation de vin particulière au producteur.
Jusqu'en 1930 St André restera en grande partie, malgré
tout, couvert de vignes. Elles vont être arrachées
pour être remplacées petit à petit par
des noyers ou autres cultures, déjà vers 1930
puis, plus tard, vers 1960.
Il en reste quelques unes dans les endroits très ensoleillés
et le plaisir des vendanges existe encore dans quelques coins
à Saint André.
Jusque
dans les années 1960 tout agriculteur possédant
des vignes pouvait distiller un certain nombre de litres d'alcool
pur par an.
C'était
un droit qui se transmettait de père en fils.
Après
1960 ce privilège a disparu et ce n'est que celui qui
avait le droit qui le garde jusqu'à sa mort mais ne
le transmet pas
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Jules
Martinet (1906-1995)
Fabrication de sa gnôle vers 1970. Il possédait
ce droit...
(Photo F05212) |
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Élevage
du ver à soie
A
Saint André, l'élevage du ver à soie
existe depuis bien longtemps.
En 1825, les bas étages de la moitié du donjon
seront transformés en élevage de vers à
soie. La moitié du donjon possédée par
les ATUYER brûlera en 1842 par imprudence à cause
d’un chauffage installé dans la salle d’élevage,
c'est l'époque de la "pébrine" maladie
du ver.
Il
semble que cette activité soit importante mais qu'elle
ait avec le temps et en raison de la maladie, des difficultés
pour être prospère.
Les mûriers jalonnaient les bords des routes à
cette époque. Les feuilles de ces arbres étaient
indispensables pour nourrir les vers à soie.
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La
culture du tabac
En 1877, la Préfecture a autorisé Saint André
en Royans à se mettre à la culture du tabac.
"Tous les terrains ne sont pas propices à cette
culture. 4 hectares peuvent recevoir cette semence... "
Chaque propriétaire devra demander un permis de culture
et être accepté.
L'administration donnait la graine. A vous de faire pousser
les plans ! Des semis en ciment dans les jardins datent sans
doute de cette époque. Les terrains favorables étaient
surtout Tarze et Lenchère qui ont des terres douces.
Des
anciens racontent : "Nous faisions le tabac à
"Procureur... Pendant la guerre des personnes du Bel
venaient nous aider... On rentrait le tabac dans la cave où
nous enfilions les feuilles.
L'homme de la famille portait les filoches sur son épaule
pour les pendre dans des bâtiments secs, aérés.
Le tabac sec, il fallait classer les feuilles en bonne ou
mauvaise qualité suivant leur couleur."
Cette culture avait un intérêt financier non
négligeable car la "paye" était en
février, saison creuse à la campagne. L'hiver
était la période de séchage. Le séchage
des feuilles était très délicat. Le vent
parfois séchait trop. Alors il fallait arroser les
feuilles ou les mettre dans un lieu humide pour qu'elles soient
en état d'être travaillées. Nous les mettions
parfois avec les bêtes, à l'écurie.
Lors de la livraison l'inspecteur faisait une vérification
sur une manoque. Il jugeait la couleur, la consistance, l'odeur,
la souplesse de la feuille...etc.
Le papier d'emballage était fourni. "
...."Adolphe ODIER, expert à la Manufacture des
tabacs prenait pension chez "SAVOYET", Hôtel
Restaurant bien connu de Saint Marcellin. Il retrouvait un
ami M. DORLY qui a été Maire de St Marcellin."
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Le jour
de livraison, un jour par commune, était un
grand jour !
Tous
les hommes s'habillaient "en dimanche" !
Ils ont
fière allure avec leurs canadiennes.
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La
culture de la noix
Depuis fort longtemps il y a des noyers à St André.
Mme de MARCIEU, la dernière marquise de St André
écrivait à Bruno ATUYER pour obtenir ses "noyaux"
! Nous avons vu sa lettre dans la partie "histoire".
On utilisait beaucoup le bois du noyer pour faire des meubles.
Nos grands-parents avaient souvent un mobilier en noyer. Dans
chaque ferme des planches de noyer étaient gardées
un peu précieusement car elles avaient une certaine
valeur. On en vendait quand on avait un coup dur ou plus agréablement
pour subvenir aux frais de mariage d'une fille !
Vers les années 1920-1930 St André a petit à
petit arraché ses vignes pour planter des noyers. Les
meilleurs terrains à noix étaient près
du rocher, car caillouteux.
Il fallait autrefois environ 25 ans pour que le noyer produise.
Maintenant ce sont des variétés plus commerciales,
poussées par des engrais, greffées, taillées
pour un rendement maximum au bout de 10 ou 15 ans. St André
est en grande partie couvert de noyers plantés vers
les années 1950. Cela donne un paysage particulier.
Au
terme du processus de récolte/lavage/égouttage/calibrage,
les noix sont transportées dans des sacs et posées
sur des grands séchoirs à noix. Le sol est à
claire-voie et permet une bonne ventilation naturelle.Certains
séchoirs à étages, dans d'autres communes
sont maintenant classés "Monuments Historiques."
A St André ils sont encore magnifiques.
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Les
outils utilisés lors des traditionnelles mondées
où les habitants d'un village se réunissaient
pour casser les noix...
et en retirer les cernaux.
Toujours dans la bonne humeur !
(Photo
T05220) |
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Les
foins
Les dires des habitants remontent vers 1930 où évidemment
le travail des foins étaient effectués à
la faux, surtout à Saint André où les
prés sont particulièrement en pente. Manier
la faux est très difficile mais les hommes de ce temps
acquerraient une grande habileté et dextérité.
Après le fauchage à la faux, ou plus tard avec
des faucheuses mécaniques, le ramassage à bras
était souvent la corvée des femmes.
Il fallait faner, pour améliorer le séchage,
mettre en "cuches".. puis ramasser le foin et le
rentrer sur des charrettes tirées par des animaux,
à la ferme où il était entassé
dans un grenier à foi
Des
souvenirs rapportés : "Une
famille du faubourg partait chaque année, fin mai,
s'installer pour 4 mois à Vialonge, au sommet de St
André où ils étaient fermiers. Ils devaient
faire les foins. Ils emportaient sur charrette, tombereaux
tout ce qui leur était nécessaire pour vivre
"exilés". Les animaux suivaient ou tiraient
! La jeune fille de la maison faisait triste mine de quitter
le village et ses amis pour la montagne et surtout la solitude...!"
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Une grosse meule de foin vers 1946. |
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Le
blé
St
André a surtout été un pays d'agriculteurs
avec des productions diverses. Chaque ferme produisait les
céréales dont elle a besoin pour sa nourriture
et celle du bétail et la volaille.
Le blé se semait à l'automne, si possible avant
la Toussaint et roulé au printemps.
Le blé mûr, les moissons se faisaient après
le 14 Juillet. Ce sera tout d'abord à la faux puis
avec une faucheuse tirée par des mulets ou chevaux.
La paille est liée à bras en gerbes souvent
par les femmes et les enfants. Ils les montent en croisillons
dans le champ.
Le progrès est arrivé et vers les années
1960, la moissonneuse-lieuse a remplacé les bras. A
l'heure actuelle tout se passe dans le champ avec les moissonneuses-batteuses
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Sur
le gerbier, en famille !
(Photo T05235) |
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Autres
cultures, divers…
On produisait du blé, des noix que l’on vendait.
Les autres cultures sont variées et servent aux besoins
de la ferme. Les jardins sont très soignés et
productifs.
On a cultivé des topinambours, triste menu des temps
de guerre, des raves, des choux-raves, des betteraves...qui
servaient à nourrir essentiellement les animaux. Évidemment
la pomme de terre était une base importante que toute
ferme même actuellement, cultive..
Ce qui est récolté dans les champs ou les jardins
sert et servait bien sûr, à la nourriture de
tous les jours. Mais autrefois, bien plus que maintenant,
les récoltes prévues pour l'automne en prévision
de l'hiver étaient presque vitales !
Peu d'écrits sur la culture du chanvre ! Cette culture,
était importante à une époque où
l’on vivait en autarcie, en particulier pour la fabrication
des cordes.
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L'élevage
Chaque
ferme avait une dizaine de vaches et génisses, un troupeau
de chèvres plus ou moins important, des bœufs
ou plus souvent des chevaux, des mulets pour le travail aux
champs....
Le
lait était donné en grande partie au laitier
qui allait surtout en faire du beurre. L'autre partie était
conservée pour la consommation de la famille mais aussi
pour la fabrication des célèbres tommes.
Le mélange lait de vache et de lait de chèvre
dans certaines proportions était très important
pour le « Saint Marcellin » de l’époque
!
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Vaches
de Monsieur Martinet,
les
dernières à être ainsi atelées
en 1978...
(Photo
T04010)
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Quelques
souvenirs de nombre de Saint-Andréens :
Les troupeaux de vaches et de chèvres devaient
aller deux fois par jour "en champs".
C'était, pendant les vacances et les jours sans école,
le travail des enfants. Garder les vaches ce n'était
rien. On pouvait lire, tricoter et même amener des enfants
avec soi pour se distraire. Il fallait quand même faire
attention à ne pas laisser aller une vache dans la
luzerne, surtout pendant le voyage ! Elle pouvait "gonfler"
ce qui était très grave.
Mais "garder les chèvres" était d'une
responsabilité importante ! Très gourmandes
elles n'avaient que l'idée d'aller d'un endroit à
un autre, d'un pommier à un châtaignier pour
glaner quelques fruits ou quelques délicieuses écorces
! Le retour à l'écurie était aussi jonché
d'embûches ! Elles volaient ce qu'elles pouvaient dans
les champs et aux bords des chemins. Elles léchaient
les murs chargés de salpêtre, très avides
de sel ! Heureusement le troupeau était toujours accompagné
d'une bonne chienne, une bonne "Bergère"
- c'était souvent son nom - Celle-ci savait mordiller
les mollets et faire filer les indisciplinées !
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La foire
A l'époque
des Seigneurs et plus précisément sur la requête
de Nicolas 1er PRUNIER de SAINT ANDRE Président au
Parlement du Dauphiné un édit (Versailles,
août 1684) stipule deux foires annuelles à
Saint André en Royans, la première le 27 avril
jour de la Sainte Athanase, la seconde le jeudi suivant
la fête de la Toussaint.
Malgré les différentes tentatives pour la
maintenir, cette foire tombe en désuétude...
Par contre depuis plus de 50 ans le marché du samedi
matin à St Marcellin est une véritable institution
! Tout St André s’y retrouve, de même
pour les foires ! Elles n’ont pas toutes la même
importance.
Voici les dates des foires de Saint Marcellin :
20 janvier, 10 février, 8 mars, 6 avril, 2 mai autrefois
très importante pour le bétail exposé
au Champ de Mars, 1er juin, 6 juillet, 10 août, célèbre
pour les fleurs (tilleul) et les arbres, 30 septembre, c'est
la rentrée, 19 octobre, 8 novembre, 14 décembre…
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(Vous
retrouverez avec davantage de détails toutes ces traditions
agricoles dans le
livre édité
par l'AVSA - Tous droits réservés)
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