Ceci est
le parcellaire de la communauté de Saint André en Royan
fait par moi Barthélémy Bastard notaire royal de Jarrie.
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En suite de l'ordonnance
de nos seigneurs les commissaires députés par le roi
pour la révision des feux en cette province de Dauphiné
du 4ème novembre an mille six cent quatre-vingts dix sept.
En suite de la délibération de ladite communauté
le 24ème du même mois et du bail à prix fait
qui m'a été passé en conséquence le
dix mars 1698 .
Après acte de délibération du dix mai 1699
portant sur la nomination des experts et investigateurs en la personne
des Sieurs Gaspard Ferollier, Jacques Berthuin, et de moi Notaire,
avons terminé par une prestation de serment le soir du même
jour, le tout écrit sis après.
Pour la compréhension de ce parcellaire il faut remarquer
que j'ai groupé, avec les maison; les pré-cour, plassage,
vignes, terres, pré, bois de chataigniers, taillis et autres
fonds tant ecclésiastiques, nobles ou affranchis, que les
fonds roturiers par mas, situation, contenance, et confins en differents
chapitres.
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Le
premier les fonds ecclésiastiques, les nobles, les exempts
de taille (en suite du règlement du 24 octobre 1639), le
second les fonds affranchis en exécution des édits
et déclarations des années 1693, 1694,et 1695 et le
troisième les fonds roturiers et taillables et j'ai composé
en sestérées de neuf cent toises delphinales chacune,
que la sestérées est divisée de 4 Quartelées
et que la Quartelée est divisée en 6 Pugnerées
et la Pugnerée est divisée par quart, tiers, et aux
autres parties allicotes.
De même l'estime mise sur chaque fond suivant leur légitime
valeur à savoir en conformité avec ladite délibération
et bail à prix fait ; ladite estime a été divisée
en 14 différentes classes, dont la première et la
meilleure sestérée a été estimé
à 12 sols, la seconde à 11 sols, la troisième
à 10 sols, la quatrième à 9 sols la cinquième
à 8 sols, la sixième à 7 sols, la 7ème
à 6 sols, la 8ème à 5 sols, la 9ème
à 4 sols, la 10ème à 3 sols, la 11ème
à 2 sols, la douzième à un sols, la 13ème
à 6 deniers, et la 14ème (et dernière classe)
à 3 deniers.
Ainsi le tout à proportions et selon les dits des Sieurs
Ferollier et Berthuin ainsi que moi notaire, soussignés ce
26 décembre 1699.
Signé Ferollier signé Berthuin signé B. Bastard
Notaire. |
Un
Parcellaire est une sorte de cadastre écrit… A partir de
la date de 1696 à Saint André, afin de répartir plus
équitablement la taille (l'impôt) et suite à des malversations
(sans qu’il soit possible de désigner les bénéficiaires
…) il fut décidé de réécrire et de redéfinir
toutes les propriétés des gens possédant des biens
à Saint André, que ces gens soient Ecclésiastiques,
Nobles, Manants, Roturiers ou Forains (personnes ayant des terres sur
Saint André et n’habitant pas la paroisse).
A cette date beaucoup de Parcellaires furent refaits en Dauphiné.
Il s’ensuit, comme dans nos tractations modernes, un véritable
appel d’offres ayant "prix fait" (devis ferme), échéanciers
ainsi que la définition d’un cahier des charges, la désignation
des responsables et des experts. Il fallait vérifier les surfaces,
évaluer la productivité d’une terre (12 échelles
de valeur à Saint André), classer les biens bâtis
suivant leur commodité (4 classes) ou leur modernité (toiture,
cave…). Chaque possédant, seigneur ou roturier connaît
alors sa place dans la Paroisse par le montant de la taille qui lui est
attachée…
Chaque
jour les experts partaient sur un chemin de la Paroisse pour établir
les propriétés le long de celui-ci. Ils définissaient
alors le bien, suivant les directions en usage : bise (Nord), levant (Est),
vent (Sud), et couchant (Ouest).
Ils avaient l’ancien Parcellaire établi en 1636 qu’ils
copiaient en réactualisant les noms et valeurs des biens.
L’Association
“ Les Amis du Vieux Saint André" a
voulu pour l’année 2000, présenter lors de son exposition
annuelle les fiches des maisons existantes en 1700 sur le Parcellaire
L’équipe
de redécouverte en 2000, formée pour cette occasion de Mmes
Claire SORANZO, Jacqueline BEZARD, Rolande ISTRIA, Marie-Noëlle CAPÉRAN-ATUYER,
M.Robert ISTRIA, M. Jean PAIN et M. François CAPÉRAN retrouva
les 136 "biens bâtis" de cette époque. Leur emplacement
a été établi au cours de séances assez mémorables.
Chacun dessinait un croquis imagé et naïf, suivant le descriptif
et le tournait sur le cadastre pour le faire correspondre, aux directions
anciennes et nouvelles, et aux éléments remarquables du
terrain (rifs ou ruisseaux, chemins…). En
vérifiant sur le terrain on retrouve bien ces vieux chemins, transformés,
ravinés…
Quelle
joie alors de confirmer l’emplacement d’un bien noble, mis
au tout début du Parcellaire et que l’on ne savait pas placer
!
Quelle
joie aussi d’apprendre au cours de ces descriptifs l'évolution
des noms anciens du quartier...
Maison
au Mas de Robert en
1700 :
(Exemple
présenté lors de notre exposition annuelle en 2000)
(Extraits
du livre édité par l'AVSA - Tous droits réservés)
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