La lessive à St André dans les années 1930

Le lavoir "hier"
 

Selon les dires des anciens ayant vécu cette époque, la lessive était un événement important survenant deux fois l'an et qui marquait le déroulement de l'année.

On transportait un stock de grands draps bien lourds, en grosse toile. Ces draps représentaient l'essentiel du trousseau de mariage. On y ajoutait bien sûr les longues chemises blanches, brodées, les caleçons des messieurs, le linge de maison...etc.! Tout cela attendait depuis des mois !

Le premier travail sérieux consiste à "suivre" le linge, un peu de savon par ci, un peu par là !.. Puis c'est le trempage dans de grands cuviers en bois. Au fond du cuvier des cendres sont mises dans un vieux drap sous le linge à laver.

De l'eau bouillante est prête dans la chaudière d'à côté. Pendant des heures on va arroser le linge du cuvier."Cela fait un "lessif" et le linge blanchit !"

Dans de vastes corbeilles en osier le linge qui a, en quelque sorte bouilli, va être transporté sur des charrettes jusqu'aux différents lavoirs...ceux du village, des Courtioux, de Tarzes, de la scierie, de "chez M. Eugène BELLE"... etc.

Le lavoir était le lieu de rencontre où l'on avait très rapidement les dernières nouvelles du pays ! Les langues des laveuses se déliaient. Évidemment tout était de "source sûre"!.. et largement commenté... Peut-être égratignait-on un peu le prochain mais disons que ce n'était jamais très méchant et que sans cette animation du lavoir un peu de la bonne vie joyeuse du village se serait retirée !

Les dames ont autour de la taille de gros sacs de toile pour se protéger de l'eau. Chaque pièce à laver va être savonnée sur la planche du lavoir, tapée, rincée et essorée. Pour cette étape le linge est tordu à deux pour lui extraire le plus d'eau possible.

Au tour de l'étendage ! De très longues cordes sont tendues entre des piquets dans les champs ou dans des endroits bien ventés. Les enfants d'alors se souviennent que c'était un jeu merveilleux de courir et de se cacher dans les draps qui claquaient au vent.

Le linge de plus sentait bon !


Texte écrit par Claire

Le lavoir restauré d'Auberives

(Extraits du livre édité par l'AVSA - Tous droits réservés)

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