Petite visite du Château de Saint André : Suivons Monsieur Peigné...
 

Le Château de Saint André en Royans, est placé, probablement sur une ancienne motte castrale.

Il embrasse un vaste panorama dont on pouvait se signaler à vue avec le Château de Flandène, la bâtie de Pont en Royans, le Château de Rochechinard, Saint Nazaire en Royans, «les Trois Châteaux », le Château de l’Arthaudière ; et de l’Arthaudière on se signalait aux Châteaux de la Grange et de Beauvoir.

A l'origine le château était seul sur son promontoire. Le village était à 1 km environ. Un édit de Louis XIII demandait de détruire les fortifications. Le Seigneur a autorisé les habitants à s’installer autour du château et ainsi à contourner l’édit. De ce fait le château resta à peu près intact.

La datation de ce château est assez incertaine. Toutefois dans le cartulaire de Saint Hugues (1080-1132) il est question d'une visite à Saint André ?

Ensuite il apparaît nommément dans des écrits en 1251.

Sa construction remonterait au Dauphin Guigues André (1192-1236). Militairement, jusqu'au 16ème siècle le château n'eut pas de problèmes particuliers. Mais les guerres de religion furent terribles dans la région. Le Baron des Adrets et son lieutenant Montbrun prirent le château à 3 reprises, en 1560, 1573 et 1574. Ils le brûlèrent, brûlèrent les portes, sapèrent les angles... Il faut savoir que le château fut pris et repris par les Réformés et les Catholiques pendant plusieurs années


Mais commençons la visite à proprement dit :

Nous entrons par ce que nous appelons la petite poterne.

Ici tout a été à revoir…

Il fallait retrouver les niveaux des planchers, des plafonds et que tout soit repris au niveau de l'architecture.

Ce travail a duré deux ans...

Ci-contre : Etude et dessins de restructuration de façade et de cheminée

Au point de vue architectural un petit détail intéressant pour cette accolade de porte avec une inclinaison un peu étonnante. On retrouve cela d'ailleurs à Chartres, à Saint Antoine, dans le Vercors et à bien d'autres endroits... Elle est inclinée à 7°. Au solstice d'été, jour de la Saint Jean, jour le plus long de l'année.
Par cette porte, à accolade si particulière, nous accédons à la salle des communs où vivait sans doute un couple qui s’occupait à la fois de la forêt, du bois, de la cuisine, de la chasse…

On trouve de beaux trophées, des ustensiles de cuisine, une grande cheminée avec four à pain, tourne-broche et potager. De beaux meubles en noyer, un rouet et son matériel de passementerie…
Au même niveau, dans la tour, la chambre de Madame possède un aménagement d’époque Louis XVI avec automates et un buste de Marie-Antoinette. Elle communique avec un boudoir.
Au 1er étage nous arrivons dans un petit salon aménagé avec des objets d’art. Nous passons alors dans la grande salle d’apparat où se trouve une magnifique cheminée du XVème siècle.
Ici de très grandes toiles proviennent des Sœurs dominicaines du Couvent des Blanchons, hameau de St André. Remarquez un superbe tableau d’une nativité datée de 1693 et un autre, nommé « la Vierge au manteau noir » qui provient de l’église de St André.

Un grand bureau permet de penser que le Seigneur devait rendre la justice ici. Les Seigneurs, PRUNIER de SAINT ANDRÉ ont été au Parlement des personnages importants du Dauphiné. Les « Édits du Dauphiné », magnifique collection de livres reliés, sont conservés en ce lieu.
Dans la tour, à côté de la Chapelle Saint Georges on trouve la chambre du Chapelain, avec le portrait de Clerc-Jacquier, curé de Saint-André qui écrivit en 1867 un petit fascicule historique.
Une statue en bois polychrome de Jean XXII rappelle les liens qui existaient avec l’Ordre de Malte. Dans la Chapelle du Château un retable représentant les 4 évangélistes et une porte de tabernacle ont été sauvés et remontés.
Cette Chapelle a retrouvé un caractère sacré, son ostensoir, un missel datant de 1610, des chasubles en soie brodées et la 12ème station du « Chemin de Croix » de l’ancienne église au pied de la Roche.

Le blason des PRUNIER est présent sur le vitrail de la Chapelle.

Au niveau supérieur du Château se trouve l’entrée de la chambre du Seigneur. Sa cheminée Louis XV porte sur chaque angle 2 canons sculptés. Ceux-ci rappellent l’époque où Marie du FAURE, épouse de Nicolas de PRUNIER, possédait la fonderie de St Gervais.

Dans l'architecture du château je me suis aperçu qu'il existait une mezzanine qui donnait accès à une autre partie du Château. Les niveaux ne sont pas les mêmes, les constructions pas de la même époque.
On découvre en haut de l'escalier un linteau en pierre de lave...
La pièce est certainement de la fin du 12ème siècle ou du 13ème. Sur le linteau supérieur de cette porte on voit le Roi, Dauphin ou Arthaud peut-être ? probablement, à gauche en tenue royale, de l'autre côté en pénitent et dans la partie centrale des arcades d'ogives, la face du Christ
.
L'ensemble était peut-être une fenêtre ou une porte. Le tout était dans les gravats.

Nous sommes arrivés à la fin de cette petite visite. J’espère que ce morceau de Patrimoine vous aura intéressés… Encore un mot ?

De l'autre côté de cette porte il y a également une pièce aussi importante que le grand salon. Je n'ai fait aucun travaux car elle était habitée par une quantité incroyable de chouettes et de hiboux. Finalement je les ai laissés, ils ont droit également à leurs lettres de noblesse !

M. Bernard Peigné, ne faisant plus visiter son Château, a permis à l’Association « Les Amis du Vieux St André » de montrer un DVD de visite, édité par lui même.
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