Elle fut construite
en 1688 après la destruction, en 1573, du village ancien
situé au pied de la Roche.
Elle est inscrite à « l'Inventaire des Monuments
Historiques » pour son plafond à
caissons en bois, décoré en "trompe l'œil".
Les murs intérieurs
étaient entièrement peints de couleur sombre et
des bandes, très colorées, soulignaient les bordures.
Avant les travaux
de 2004, des peintures murales restaient encore autour des fenêtres,
de l'œil de bœuf et surtout dans le chœur. On y
découvrait des dessins en trompe l'œil de deux porches
de Chapelles, celle de la Vierge et celle de St Sulpice dont la
statue est en bois polychrome.
On peut voir aux
murs 3 reliquaires achetés en 1685 à l’Abbaye
de St Antoine et dans le chœur, l'autel provenant des Carmes
de Beauvoir. La table de communion est en grilles de fonte.
Des stalles refaites en noyer entourent le chœur.
Le baptistère
et la chaire sont en noyer, le bénitier en pierre. L'autel
dédié à la Vierge a été édifié
en 1851 par l'Abbé CLERC-JACQUIER, auteur d'un livre sur
le village de Saint André.
Deux « litres », bandes mortuaires, l’une intérieure
et l’autre extérieure, portaient les blasons du dernier
Seigneur. Seule, l’externe se devine encore.
L’Église
et son plafond inscrit à l'Inventaire supplémentaire des
Monuments Historiques.
Daté de 1708, c’est un plafond en bois peint et à
caissons, dont seule la partie au-dessus du chœur a des motifs
colorés en trompe l'œil. Les bandeaux dessinés
en caissons inclinés sont représentatifs de l’église
et des attributs liturgiques. Ils forment autour de cette partie
une corniche très colorée.
Entre
le chœur et la nef, 13 caissons, de plus grande dimension,
de forme octogonale, sont peints en alternance de bouquets de
fleurs et de fleurs de couleur argentée à 8 pétales
stylisés.
La partie au-dessus du chœur est très symbolique.
Le
motif au-dessus de l'autel est bien situé à l'apogée
de celui-ci. Il représente un œil, le regard de Dieu,
symbolisé, là aussi, par une roue, sans commencement
et sans fin. Quatre angelots gardent ce domaine, qu’entoure
celui des Saints.
Dans l’église, un tableau du Curé-Prieur Louis
de ROBERT fils d’une famille d’avocats de Grenoble,
le montre en extase et auréolé. Peut-être
regardait-il ce plafond, car c’est lui qui fut en charge
durant toute la reconstruction de l’église.
Une très belle statue de St Sulpice, en bois polychrome
du XVIIIème siècle rappelle les pèlerinages
et la dévotion à ce Saint depuis le XIIIème
siècle. Il était chargé de protéger,
entre autres, la source au pied de la Roche.
C’est en 1850 que fut refondue la 2ème cloche rescapée
de la Révolution
Le
clocher-mur, à deux niveaux, est couronné par un
fronton triangulaire.
Un clocher similaire se retrouve à Saint André en
Beauchêne (Htes Alpes) qui était une autre Baronnie
des Seigneurs PRUNIER de SAINT ANDRÉ.
Litre
externe :
Traces
sur la façade Nord de l'église des blasons de la
litre externe. Ces blasons, tous identiques, représentaient
le passé guerrier du Seigneur René Ismidon Prunier
de Saint André. Ces blasons ont été reconstitués
par Monsieur Denys Faure
Une pierre qui a voyagé
La pierre d’autel a été installée récemment par les employés communaux, au milieu du jardin derrière l’église, emplacement de l’ancien cimetière.
Jeudi 30 septembre 2010 à 14h, suite à l’invitation des « Amis du Vieux Saint André », Claude et Christophe Chevènement, père et fils, tailleurs de pierre à St-Antoine-l’Abbaye, sont venus l'examiner. Claude Chevènement, dont la compétence patrimoniale nous est précieuse, pense que cette pierre n’a plus de partie sacrée, elle pèse environ 1 tonne 300 et a été taillée au 11ème ou 12ème siècle et provient probablement de la carrière de Rovon.
Cette pierre rectangulaire (198 cm de long et 107 cm de large, 24 cm d’épaisseur) a dû être dans la première église de St-André. Elle possède dans sa partie centrale une cavité qui contenait la partie sacrée et qui a été recouverte d’un enduit. La partie sacrée était une pierre de la dimension de la cavité : un pied dauphinois par 10 pouces (soit 33cm de long et 27cm de large).
Cette pierre sacrée devait avoir une croix à chaque angle. Souvent des reliques étaient posées sous la pierre sacrée dans la cavité. Les prêtres pendant les périodes troubles transportaient avec eux la pierre consacrée pour continuer à dire les offices.
Elle a dû vivre la guerre de 100 ans et les débordements des « brigands anglais » puis les « Guerres de Religion » assez sanglantes et destructrices à St-André.
Après les Guerres de Religion les offices avaient lieu dans la chapelle du château qui était à l’emplacement de l’ancienne auberge.
Dans un extrait d’une visite pastorale à St-André de Monseigneur Le Camus du 4 juin 1678 il est noté :
«L’église paroissiale qui est éloignée d’un demi-quart de lieue du château…est ruinée… le chœur est encore entier et il reste la muraille du devant avec le clocher… »
À la reconstruction de l’église (1688) dans le nouveau village de l’enceinte du château elle a trouvé normalement sa place comme autel principal. Nous imaginons avec des charrois de bœufs sa descente du « chemin de la vieille église » ! D’autres temps !
Peut-être un peu de calme jusqu’en 1789…
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Voilà la Révolution ! Les éléments liturgiques et sacerdotaux sont cachés. Elle est démontée et posée au sol à l’entrée d’un bâtiment. Elle sert donc de seuil pendant une vingtaine d’années, ceci expliquant la très légère usure d’une partie de sa surface.
Le curé Avignon, prêtre « jureur », obéissant aux lois de la République, a peut-être procédé à ce déménagement.
Voici qu’à Beauvoir un certain M. Vial achète un grand nombre de biens d’église pour les sauver et les protéger en particulier ceux du Couvent des Carmes qui n’a plus de moines à demeure depuis la Révolution. Lors du rétablissement du culte vers 1810 le curé de la Paroisse de St-André est un nommé Vial, neveu de celui de Beauvoir. Tout naturellement son oncle lui cède pour la paroisse de St-André ce qu’il a caché, entre autres l’autel actuel en bois peint. En reconnaissance, les paroissiens andréens transportent l’autel en pierre jusqu’aux Carmes de Beauvoir plus ou moins désaffectés où il restera dehors et posé à l’envers.
C’est dans les papiers de « la Fabrique », réunion de notables qui géraient les biens de l’église après la Révolution, que nous trouvons la mention de cet échange.
Pendant la récente rénovation, sans caractère religieux, des Carmes de Beauvoir, « Les Amis du Vieux Saint André » font la demande à la CCBI pour que cette pierre soit restituée à St-André où maintenant elle a été installée par les agents communaux et grâce à la coopération d’habitants andréens.
Cet ancien autel est donc placé à « un demi-quart de lieue » de sa position d’il y a 900 ans au centre du petit jardin derrière l’église, ancien cimetière (de 1698 à 1880) de St-André.